Ce n’est un secret pour personne, les enjeux liés au développement durable se sont progressivement immiscés au cœur des préoccupations citoyennes, ce qui a enclenché une régulation gouvernementale. Tous les secteurs d’activité ont été impactés par cette prise de conscience, en particulier celui du papier graphique.
Quand on pense développement durable, l’une des premières réflexions qui nous vient à l’esprit concerne généralement la déforestation, et l’usage du papier. Etant donné que le papier tire son origine du bois, cette industrie a longtemps été pointée du doigt par ses différents détracteurs. S'il est juste de dénoncer la déforestation, celle-ci est majoritairement la résultante de coupes pour les bois rares servant au mobilier ou d’abattage pour l’installation de cultures destinées par exemple à l’huile de palme.
Le bois élevé pour le papier graphique fonctionne aujourd’hui en circuit fermé et développe même la forêt en biodiversité, certifié en cela par des chaines de contrôle. En conséquence les arguments qui accusaient l’industrie papetière de la déforestation ne font aujourd’hui plus sens.
Dans la continuité du secteur papetier, les arts graphiques ont également fait leur révolution en la matière et se sont attachés à développer leur éco-responsabilité. Dès lors, l’ensemble des acteurs du secteur se sont investis pour entamer le processus de renouveau de l’imprimerie. L’objectif était le suivant : faire évoluer le secteur de l’imprimé pour en faire un secteur eco-friendly.
Des investissements ont été réalisés pour consommer moins de papier et moins d’énergie fossile, l’alcool a été supprimé des procédés offset, l’air des sécheurs a été réutilisé pour chauffer les locaux, le savoir-faire dans l’utilisation des papiers recyclés s’est développé, etc. De ce fait, les arguments utilisés pour discréditer les activités de la filière graphique ne sont plus valables aujourd’hui et on peut même considérer que les industries du papier et celle des arts graphiques comptent parmi les bons exemples d’une transition écologique réussie.
Dans un premier temps, cette transition écologique a pu s’ancrer à travers la mise en place de différents labels, qui prouvent l’engagement de la filière dans l’éco-responsabilité et sa vision long-termiste. Voici quelques exemples de labels :
- Le label Blue Angel : qui est attribué à « des produits qui, tout en ayant une démarche de réduction des effets néfastes de leur production sur l’environnement, peuvent être considérés comme aussi fiables, qualitatifs et sécurisés que les autres. » On le retrouve chez les papetiers, mais aussi les fabricants d’encre.
- L’Ecolabel européen (EU Flower) : qui vise à « promouvoir la conception, la production, la commercialisation et l’utilisation de produits ayant une incidence moindre sur l’environnement pendant tout leur cycle de vie ». On le retrouve plutôt chez les papetiers.
- Le label Imprim’vert : un label français créé par la Chambre des métiers et de l’Artisanat, il est accordé aux imprimeurs qui respectent un cahier des charges très strict en matière d’engagement environnemental, comme AGIR GRAPHIC. Ce cahier des charges comprend 5 points importants : l’élimination des déchets dangereux, un stockage sécurisé des liquides dangereux, la non-utilisation de produit toxique, la sensibilisation environnementale des salariés et de la clientèle, et le suivi des consommations énergétique du site.
Dans un second temps, cette transition écologique a aussi pu s’ancrer à travers la mise en place de différentes certifications, comme par exemple :
- Les chaines de contrôle PEFC et FSC : sûrement les plus importantes en matière d’éco-responsabilité, ces certifications attestent de la traçabilité du bois tout au long de son utilisation : de sa provenance à l’impression du papier, attestant ainsi qu’il est issu de forêts durablement gérées et qu’il contribue en Europe à développer la forêt en biodiversité. Ces chaines de contrôle se rencontrent sur l’ensemble de la filière : de l’exploitant forestier au metteur du papier imprimé sur le marché.
- La certification ISO 14 001, qui atteste d’un management environnemental par l’amélioration continue. Elle est également présente chez les papetiers et les imprimeurs.
Naturellement, le secteur de l’imprimerie ne s’est pas contenté de mettre en place des labels et des certifications. Beaucoup d’initiatives concrètes ont aussi été testées, et appliquées chez des imprimeurs éco-responsables comme AGIR GRAPHIC. On peut notamment citer en exemple : la disparition de l’alcool dans l’eau de mouillage, ou encore l’utilisation d’encres dites « blanches » (à faible teneur en hydrocarbures jugées particulièrement préoccupantes par l’ANSES). Du fait des différentes mesures prises, c’est une diminution de 80% des rejets dans l’eau, une réduction de plus de 30% de la consommation énergétique, et une baisse de 50% des émissions de dioxyde de carbone par tonne produite qui est observable.
Par leur engagement quotidien et durable, les acteurs de l’industrie papetière et ceux de l’industrie graphique, ont rapidement inversé la tendance, pour devenir des imprimeurs respectueux de l’environnement. Mais, le secteur est toujours en pleine évolution, et la course à l’éco-responsabilité est toujours d’actualité, menée par des leaders comme AGIR GRAPHIC.
Contrairement au secteur graphique, sous le feu des projecteurs (parfois injustifiée) en matière d’impact environnemental, le digital lui, bénéficie d’une image « zéro impact » qu’il est nécessaire de documenter. L’idée comme quoi le digital serait une solution eco-friendly est assez différente en réalité.
En effet, il faut savoir que le numérique n’est pas économe en matière de consommation de ressources naturelles et énergétiques. Par exemple, en 2019, l’industrie numérique a consommé 5,5% de l’électricité mondiale pour refroidir les serveurs, mais est aussi à l’origine de 3,8% des gaz à effet de serre émis mondialement. Le transfert de mails avec l’historique attaché à de nombreux interlocuteurs, le développement du visionnage des vidéos y compris pour écouter de la musique, les réunions en visio, etc. sont particulièrement énergivores.
Aussi, il faut savoir que le coût énergétique total du numérique est difficilement évaluable de façon précise. Dans son ouvrage « La guerre des métaux rares », Guillaume Piton nous explique qu’il existe un coût énergétique qui n’est pas intégré au calcul actuel : l’utilisation des métaux rares. En effet, dans chaque objet connecté sont présents des métaux rares, et leur exploitation a un coût que l’on ne voit pas directement. De plus, le renouvellement incessant des appareils et de leur développement avec toujours plus de puissance et de fonctionnalité, tire la consommation de ces métaux rares dont les ressources ne sont pas infinies.
Aussi, si l’on en croit les experts, cet impact environnemental tend à augmenter avec les années. De source sûre, cet impact augmentera à court terme avec l’apparition de la 5G.
Une prise de conscience commence à émerger et des articles, majoritairement dans la presse spécialisée actuellement, pointent du doigt le cout énergétique du digital. Sans remettre en cause les effets bénéfiques de ce média, un nécessaire rééquilibrage dans l’esprit du public entre les vertus développées par l’industrie graphique et les efforts restant à faire dans l’utilisation du digital, sont certainement souhaitables.